Volatile Parigot

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La Concentration CAGE '2001 de Pâques à SEDERON (26)

   Ces images sont généralement cliquables et zoomables [si "Z"].

 

Ce qui suit est la version du récit d’un WE enduré les 14-16 avril à Séderon suite à embrigadement d’un noyau de volatiles parigots dans une grand-messe cageuse sous l'égide de l'ASPIC.

Ça commence par cette remarque sciemment perfide d'un de nos pilotes, dans le genre :
" Mais pourquoi ils appellent ça une concentration, puisqu’ils ne sont que 8 en France ? " 

 

Bon, une " concentration ", ça rappelle ces festivités orchestrées fréquemment par certaines sectes qui migrent un casque sur la tête, un guidon dans les pattes et une combine sur le dos, j’ai nommé certaines sectes motardes. L’idée sur Séderon semble remonter à l’été dernier, je me souviens d’une discussion en septembre avec Serges Rico sur le thème " Pourquoi pas une C.C dans les Baronnies ?".

L’idée est émise chez les parigots de profiter de cette "concentration" pour partir vadrouiller derrière le Ventoux, ce qui conduit à débaucher une petite dizaine de volatiles (non cageux) en Drôme provençale, là où ronfle le mistral, surtout quand il se touille avec un chouille de Tramontane. Un véritable tour de force :->.

 

Ça continuera par la remarque qui tombe sous le sens il est vrai de notre ineffable contrepêteur de service, dans la série : " Ça vole au col de Mévouillon " (au lecteur de trouver le contrepêt).

Samedi matin, 10 h. Ça décolle à Ste Jalle au Col d’Ey. Wagon thermique d’une heure se terminant dans un ambiance limite Tchernobyl. Au-dessus des crêtes, le Ventoux est toujours là, en embuscade. Plaques de neige côté Nord. On l’aura en ligne de mire tout le week-end, pur objet du désir faute de pouvoir fermer les robinets du mistral. Tout juste l'occasion pour le Montel de voir que son accélérateur n’est pas réglé aux taquets.

 

Cap sur Séderon. La montagne de Buc apparaît bientôt, grande épaule dénudée qui domine le donc fameux " Col de Mévouillon ". Une soixante de zèbres butinent autour du gîte du centre de vol, anciennement " CNVLB ". Les gites environnants sont pris d’assaut. Les cageux et apprentis cageux jouent à Villefranche. Du beau linge et de beaux étendages en perspective.


Le mistral est là, ça rentre NO, il doit y avoir de la tramontane de l’autre côté de la vallée du Rhône. Sale affaire,patron: ça ne volera plus de la journée. N'empêche, on va goûter aux joies du gonflage cage : " Roulage et gonflage sont les deux mamelles de la cage ! ".  Le tout sur une pelouse bien grasse. Les essais sont vite assez concluants. Bien entendu, les assauts des tous les cagistes mués en "instructeur" constituent une démonstration tangible de l’impatience très directive [remarque pleine de tendresse, je précise !] vis à vis de ces gaziers bourrés de tics que sont les gars de la sphère " tire-freins ".

 

Vaut mieux obtempérer en douceur et en délicatesse pour une gestuelle qui, il est vrai, est somme toute assez naturelle sous la cage. Difficile par exemple, de prime abord, d’obtenir du spécimen parapenteux moyen de faire autre chose que se replacer latéralement sous le chiffon quand celui-ci part de côté.

Je joue depuis quelques secondes tranquillos avec le bazar sur la tête ;-)), c’est alors que l'un d'entre eux se rue vers moi et m'intime l’ordre de tout affaler, finissant par le faire lui-même en tombant toute la cathédrale. Sous le prétexte-assez-fallacieux-je-vous-le-jure-en-vérité que j'aurai gonflé ledit aéronef sans (je cite) "rouler suffisamment la cage". N'était sa physionomie somme toute assez bonhomme, j'eusse cru de sa part à une tentative de plaquage genre rugby. A proximité, la gente cagiste éclate de rire, : "Eh, les mecs, y'a Olive qui se fait assaisonner par un cagiste !!". Mais bon, je suis pas rancunier et je peux le dire tout net : la gestuelle cageuse semble à vue de nez assez instinctive. Bien sur, nous autres parapentistes avons du mal à faire la part des choses car nous sommes parasités par nombre de gestes parfois "antinomiques" avec ceusses nécessaires à une pratique harmonieuse et instantanée de la cage.
C'est assez probable : le gonflage cage lui-même est plutôt plus simple, plutôt plus rapide, plutôt moins sujet à "effet-spi" et probablement plus homogène, le tout toute chose égale par ailleurs càd à niveau de zèbre-pilote donné. Hormis le fait de voir partir l'engin assez facilement d'un côté ou de l'autre sans pouvoir faire grand-chose, mais c’est faute de n’avoir pas encore le feeling pour contre dès la levée de la voile.

 

Et hormis le fait que ce WE personne n’aura eu à se frotter aux réjouissances du gonflage cage sans air (…).
Chiffon et tubulures sur la tête, c'est à vue de nez plutôt reposant, ce malgré les bouffes thermiques qui passent et repassent.

 

Sur l'une d'elles, je me retrouve catapulté à 3 ou 4 mètres, avec René Tua pourtant accroché à mon cocon. Ça c’est rigolo ! Les "instructeurs" se seront succédés, mais j'ai pas eu droit à Cri-Cri, c'est bien dommage car nul doute que lui aurait pu m'éviter de quittez inopinément le plancher des vaches à la moindre rafale balladeuse.

 


Dépliage secours à l'occasion
Bon, au bout d'une demi-heure, j'arrête, car le genou néo-ligamenté commence à gonfler autant que la Lagon à laquelle je suis sensé m'acoquiner. C'est que la phase dit de " retournement " de la cage nous infligent une séance de flexion de genoux carrément Rock'n Roll pour nous autres parapentistes, équipe de bras cassés suite aux gamelles diverses et variées qu'on a pu avoir à endurer sous nos modestes parafreins (joke).

 

Séquence sandwiches à l’atterro à Villefranche, ambiance bon enfant. Puis café tranquille-peinard à Séderon, en compagnie d’un noyau " J.L.D " (Jean-Louis Darlet pour les incultes ignares de service). Potains et rumeurs de la mouvance cagiste.

 

Nous profitons lâchement de l’absence de Daniel pour déblatérer sur les différents modèles de décollages imaginables sous une cage [déco frotti-frotton, déco-luge, déco luge sans neige, déco luge sans luge, déco bulldozer, dco tondeuse à gazon, etc.].


 

15h08 : arrivée du gang des gruppies lyonnaises. Elles semblent dans une forme olympiennes.

Ballade tour autour du plateau situé sur le sommet du Fort de Mévouillon (le fameux). Les vestiges du fort ne sont visibles que de dessus, autrement dit quand vous survolez la zone. Là-haut deux décos : un Est un Ouest. Quant à M. Mistral, il continue bien évidemment de se montrer taquin. Les cagistes nous avaient dit : " Ça décolle par 40 km/h ! ". Bon : "que de la gueule !!"…(rejoke).

 

Apéro au centre : le breuvage concocté par René, à base de mousseux et de pulco-citron fait fureur. Puis en route pour Lachau [mais pour une fois pas par la voie des airs] direction Le Resto.
On en ressortira vers 1 h, avec pour une dizaine d’entre nous la ferme intention de monter voler à Bergiès.

 

Longues palabres à l’atterro pour savoir comment positionner au mieux la bagnole à warning. Bergiès à deux heures, sans lune, joli ciel étoilé. Mais ça ronfle à 25-30 sur la crête, et, même si c’est un peu moins soutenu 100m plus bas, le travers droit (NE) dissuadera finalement les deux candidats de service après 30 minutes de valse-hésitation [1 loup volant, 1 parigot, dont nous préférons ici taire le nom].

 

Bon:  les 2 chiffons resteront finalement dans le sac.    Mais : " Quand même, c’est beau, un déco à Bergiès, la nuit… "

Dimanche matin. La tête dans le sac. Montée à Bergiès dès 9 heures. Le gang cagiste se met en l’air. 4 ou 5 cages se succéderont en continu durant deux heures pour un ballet synchronisé inédit à Séderon. Les paraglütt s’y collent aussi. M’enfin !…. Quant aux candidates lyonnaises potentielles pour un biplace, elles l’ont manifestement joué grass’Mat’.  Tant pis pour Aîles.

 

Après 5 ou 6 reposes au sommet, je boucle la boucle un peu comme la veille à Ste Jalle, dans une ambiance " proche Tchernobyl ". Là aussi, plusieurs pilotes piégés au déco pour avoir trop temporisé.

 

Après il y a l'accident survenu pour Arnaud A., l’un des trois petits cochons vosgiens. Arnaud se repose congelé et un peu trop haut sur la crête. Il n'affale la voile, recule, se retourne et percute fort le Ford Transit rouge d’Olivier posté juste là, au niveau de l'antenne, juste avant la bascule sur l'autre versant.

 

Sur la vidéo de Régis, on aura pu constater que ç'était très bien que le camion soit juste là. Bref, plus de peur que de mal, Arnaud n'a rien et on espère qu'il se sera vite remis de sa grosse frayeur.

 

En l'air un certain temps, j'ai jamais vu autant de cages butiner en même temps. Je me souviens notamment en avoir vu un, Olivier et sa Seagull je crois, engager une série de 360° aux oreilles... disons prononcés.

 

Après-midi ballade, sieste et escalade au Fort de Mévouillon. Sympa, ces voies situées au-dessus du déco Est : le rocher est costaud et absolument pas patiné. Balise de Bergiès : " Nord 50 km/h, 60 maximum ".

L’apéro du soir pour tester d’autres breuvages, notamment un " Ti’Punch " du gars Régis.

 

Repas à Lachau, mais ces soir personne ne remonte au déco à Bergiès ...
 

Lundi matin, ça défile en NO. Je pense qu’on aurait pu jouer tôt à Bergiès ou à Ste Jalle, mais personne ne s’y est collé.

 

 

 

Le gang lyonnaise fait apparemment savoir qu’il ajouterait bien le fait qu’à défaut de voler, les croissants du matin ont atterri à domicile, à leur petit déjeuner [ndlr : j’imagine qu’il nous en fut gré].
 

Nouvelles séances de gonflage et de cage à Villefranche. C’est un peu dommage qu’on n’ait pas pu aller voleter sur Buc.   Séquence escalade sur les voies du Forts, pas forcément triviales (en-dessous du 5 sup yapas).
 

Il est 15 heures quand tout le monde décarre.

En vallée du Rhône le Mistral s’est calmé.

Le Ventoux, les Dentelles de Montmirail et la molaire du St Amant, vues du TGV, sont joliment éclairés.

Arghhhhhhhhhhhh, on s'est bien fait avoir ce WE:  ma vengeance sera terrible ! ! ! !

 

Je me permets de remercier de façon collective tous ceux qui se sont tapés l’organisation et l’intendance lors de ces festivités cagistes de trois jours passés à Séderon, et notamment René Tua et Serges Rico, le loup volant régional de l’étape, et aussi toutes les dames qui ont aidé. On n’a pas beaucoup volé, on n’a pas beaucoup thermiqué, mais on a bien gonflé, on a bien picolé et plutot bien rigolé.

 

J’espère acccessoirement que cela aura donné envie à ceux et celles qui ne connaissait pas les lieux d’y revenir y voler une fois prochaine. A charge de revanche: sans le Mistral. [ espèce d’enfoiré !!! ].

 

Olive

 

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