Volatile Parigot

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Un SIV / pilotage de début de saison

 

Un SIV en début de saison, voilà qui est sans doute potentiellement plus utile qu'un SIV en fin de saison.
L'idée se concrétise sur Annecy bien sur, cette fois-ci sous l'égide de K2 Parapente école orientée "pilotage" de Maxence et Christophe Waller.
Ces deux-là ont élu domicile pour leur QG dans le petit lieu dit du Plan de Montmin, un peu après Montmin loin de la foule du Lac d'Annecy en vérité.

La journée de vendredi me permet de commettre un vol en partant de Planfait. Voilà bien longtemps que je n'avais plus volé là, n'étant déjà pas un spécialiste d'Annecy à la base il est vrai.
Premières journées de la saison, et du monde dans le bocal en vérité. Tellement même que je me tape un gros sketche de priorité avant même d'avoir pu réussir à m'extraire. J'enroule depuis deux ou trois tours dans ma pompinette quand je me retrouve nez à nez avec un olibrius sous Advance orange, sans avoir eu le temps de comprendre d'où sort le gazier. On s'évite de peu, manoeuvre d'évitement mutuelle dans l'urgence. Les bouts de voile se touchent. Je m'y suis vraiment vu. Sous le coup de la frayeur je passerai trente secondes à gueuler comme un porc. Première tentative de départ vers Lanfon infructueuse, je préfère revenir vite fait la queue entre les jambes sur Planfait. Au second passage ça finit par monter classiquement aux Lanfons. Je ne suis pourtant pas très à l'aise, j'ai la tête dans le sac - sans doute le réveil à cinq heure ce matin.

Il faut que je me pousse au cul pour continuer de monter puis pour partir en direction de Montmin, après avoir hésité un bref instant pour tenter le Parmelan. Couche de neige oblige, le paysage tout blanc post-hivernal donne un petit air de haute montagne aux environs. A mon retour aux pieds des Lanfonnets je fais un point bas et me retrouve sans doute sous le vent du léger NE annoncé. Ca se solde par un vrac complet "chiffon-frontale-crevette" qui ne me laisse pas vraiment à l'aise. Du même tonneau que les deux vracs enregistrés en République Dominicaine. Je reste incognito à flanc de coteaux et prends la tangente jusqu'à retrouver la pompe de service au Nord des Lanfons et y refaire le plein. En trente minutes les conditions ont forci et je me fais littéralement catapulter dans du + 6 intégré pour retrouver ma hauteur initiale de 2200. La ballade se poursuit au-dessus du Lac et c'est en voyant des congénères pomper en face sur le Roc des B. que je décide d'aller faire pareil. Re-plein de l'autre côté pour revenir sur mes pieds assez rapidement sans boucler par Doussard, car le temps presse: j'ai RV chez K2 à cinq heures et je n'ai plus le temps de traîner.
Briefing chez Christophe W. pour le SIV du lendemain, test des secours et préparatifs usuels.

Le samedi sera l'occasion de trois vol classiquement crescendo. J'appréhende un peu sous la Mantra et je ne me sens toujours pas l'âme d'un acrobate... Travail accentué sur l'axe de tangage avec efforts de temporisation, puis enchaînement de plusieurs départs en autorotation jusqu'à l'autorot maintenue. La bête ne me donne pas l'impression d'être particulièrement méchante dans la mesure où je ne trouve pas ces autorotations trop violentes. La brise de lac nous laisse tout le temps de boucler nos exercices. Chacun à son rythme, car les niveaux sont très hétérogènes. Il y a les "habitués" de chez K2 qui enquillent rapidement départs en vrille et en hélico. Et il y a les simples adeptes des 360 engagés. Pour ma part je reste "en-dedans" par rapport au plan de route que je m'étais fixé, un peu du fait que Christophe ne me connaît pas et me fait donc repasser par tous les pré-requis.
Le vol du soir sera l'occasion de tâter du +3 au départ de Montmin, pour partir faire un tour à la Tournette vers 18h, sans vario et en compagnie de la meute des choucas "de la Tournette". Il parait que ça fait du bien de voler de temps à autre sans vario...
Le retour sur Montmin est bien sur l'occase de cogiter sur une repose au sommet: là, les démons de mon accident de 2001 en biplace avec Tom refont immanquablement surface...
Il faudrait déjà réussir à calmer le jeu avec la brise qui envoie fort. Je me tape une séance aux oreilles comme je ne m'en étais plus tapée de puis longtemps. Une demi-heure à alterner oreilles et 360 pour essayer de descendre et d'accoster proprement. Ca finira par le faire, mais péniblement et moyennant... une phase parachutale un peu bourrin sur la pose. Pour ainsi dire à l'aplomb de la zone même où étaient les souches où je m'étais fracturé tibia et péroné il y a plus de 5 ans déjà. C'est encore pas cette fois-ci que je me taperai la rot de Montmin...

 

Dimanche: obligés d'attaquer sans perdre de temps, les prevs météo faisant craindre un renforcement précoce des brises de lac.
Le caractère particulièrement matinal de ces festivités nous amènent les premiers au décollage. Personne sur place, ça fait bizarre à cet endroit d'ordinaire pris d'assaut par la meute...  Le programme du jour dans mon cas c'est le travail du décrochage, lequel réclame en termes de prérequis la gestion du risque potentiel de cravate, donc la gestion de l'autorotation - elle-même conditionnée par une gestion propre du virage dynamique genre sortie de 360 engagés (de la nécessité de l'emboîtement de tous les pré-requis...). L'appréhension du décrochage est toujours aussi nette: y'a rien à faire ça ne se fait toujours pas par plaisir !!! Faut vraiment se pousser au cul, dans la série: "Quand faut y'aller, faut y'aller !!". Evidemment, difficile aussi de ne pas trop faire le pantin dans cette figure hors domaine de vol et je garde ce défaut chronique de trop retenir la voile quand elle demande à revoler en sortie de recontruction... Trois vols "test" suivis du traditionnel débriefing vidéo où je peux voir la Mantra réouvrir - apparemment elle tolère bien la recontruction et en tous cas zéro cravate sur ce coup-là. Pendant ce temps-là certains congénères ont enchaîné vrilles à plat, SAT et autre SAT asymétrique - il y a en a même un qui pour la circonstance est venu avec un voile d'accro...
 

Fin de session: vol du soir peinard à Montmin et repose à nouveau au déco - on a vaincu le signe indien (même si la dite repose est une fois encore un peu "décro-bourrin" sur les bords...).
Bref, zéro secours et c'est pas encore cette fois-ci qu'on aura été amené à tester la température de l'eau du Lac.

En conclusion: dixit Vincent colistier des Baronnies et qui était là aussi sur cette session SIV: nous avons testé nos aptitudes mentales et techniques chez K2 ce w-end.
Une évaluation du niveau de chacun suivi d'un travail individualisé et d'une une progression adaptée.
Des conseils précis et des outils dans les bagages pour la suite !
Chacun peut y trouver son intérêt, peu importe son niveau !

Lundi de Pâques: après avoir longuement hésité, j'opte pour un vol sur la route de retour - c'est à dire au Mont Myons. Une trentaine de volatiles sur place, un vent annoncé variable en direction qui finalement se solde par un léger Ouest et de bonnes petites condition thermiques qui permettent de faire le plein à plusieurs reprises. Après-midi émaillé d'un gros sketche "surpilotage" en ce qui me concerne: départ en négatif pour avoir trop serré un virage, décrochage asymétrique, pas le temps de revoler: je percute la planète en bascule arrière et je m'en sors bien. Sans gravité, simplement sonné quelques minutes. Rien vu venir quant à ce merdouillage de surpilotage...
Sur place, les locaux du club ont orné le sommet de la crête par une énorme mention "Bravo JM", hommage fait au kador local JM.Caron pour ses exploits et sa seconde place aux récents championnats du monde à Manilla.

 

      

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